« Faire une virée à deux. Tous les deux sur les chemins. Dans ton automobile. Tous les deux, on sera bien », chantait Lilicub. Le programme de vacanciers prêts à s’embarquer pour de folles vacances romaines, mais pas que, peut se résumer à ça. Seulement, chanter à tue-tête en tenant le volant, est-ce bien raisonnable ?

Pour bon nombre d’automobilistes, la question se pose effectivement. Selon un récent sondage mené par DEKRA Automotive en France sur LinkedIn, 59 % des répondants admettent qu’écouter de la musique en conduisant a une influence sur leur comportement au volant. L’étude révèle également que 53 % estiment que cela provoque une baisse de leur vigilance.

SUR LA ROUTE TOUTE LA SAINTE JOURNÉE… ET EN MUSIQUE !

C’est bien là que le bât pourrait sérieusement blesser. Si le Code de la route n’impose pas de seuil sonore précis à ne pas dépasser, l’article R412-6 exige des conducteurs une vigilance constante. « Tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Celui-ci doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d’une prudence accrue à l’égard des usagers les plus vulnérables ».

Aussi, il est bien entendu question de respecter les usagers de la route. Rouler cheveux au vent avec le volume de l’autoradio poussé au maximum peut perturber les occupants des autres véhicules, les cyclistes, mais également les piétons.

UNE AMENDE FORFAITAIRE DE 35 EUROS POUR EXCÈS DE MUSIQUE

Cela va sans dire, le conducteur tout à sa musique est moins attentif aux klaxons et autres sirènes des véhicules d’urgence. En cas de contrôle routier des forces de l’ordre, ces dernières jugeront elles-mêmes si le volume est adapté à une conduite correcte. Pour ceux qui auraient la main lourde avec le bouton d’augmentation du volume, une amende forfaitaire de 35 euros est à la clé.

Du reste, le profil du conducteur susceptible de se prendre une prune en lien avec sa discothèque est presque établi. Toujours d’après l’enquête DEKRA Automotive, il est prouvé que les conducteurs peuvent se laisser entraîner par les rythmes rapides de ce qu’ils ont dans les oreilles. Dès lors, ils vont avoir tendance à appuyer plus fort sur la pédale d’accélérateur.

LA MUSIQUE PEUT RÉDUIRE LA VIGILANCE AU VOLANT

Le sondage indique que 73 % des répondants écoutent de la musique pop/rock contre 12 % de l’électro, 7 % de la musique classique et 7 % du disco. Karine Bonnet, directrice générale de DEKRA Automotive SAS, souligne que « les possibilités de se laisser entraîner par des rythmes rapides sont bien réelles ».

L’experte précise que « la musique est généralement un facteur d’amélioration de l’humeur, mais elle peut aussi réduire la vigilance au volant ». « À des niveaux de volume élevés, elle peut détourner l’attention des événements de la circulation, surtout si les chansons sont associées à des émotions et à des souvenirs personnels. D’ailleurs, 14 % des répondants reconnaissent que cette écoute musicale a un impact sur leur sécurité », ajoute-t-elle.